Max Domi a parlé de hockey mardi dans un environnement plutôt inhabituel. Il a touché à des thèmes typiques du sport national canadien, comme le courage, la persévérance et la force de caractère. Mais il l’a fait dans un contexte de lutte contre un ennemi bien plus coriace et inlassable que n’importe quel adversaire du Canadien de Montréal : le diabète de type 1.

Domi a consacré environ trois quarts d’heure à 13 jeunes – un nombre qui n’a rien à voir avec le hasard quand on sait quel numéro il porte avec le Tricolore – qui, comme lui, sont aux prises avec une maladie qui requiert une attention de tous les instants.

Un après l’autre, ces filles et garçons, dont l’âge pouvait varier entre 7 et 17 ans, ont pu questionner Domi sur sa propre bataille avec le diabète de type 1, une maladie dont il a reçu le diagnostic à l’âge de 12 ans.

Détendu, souriant et parfois blagueur, Domi a répondu avec générosité aux questions des jeunes qui s’abreuvaient de chacune de ses paroles. C’était entre autres le cas de Laurie Lépine, une adolescente de 17 ans qui aspire à devenir une vétérinaire et qui vit avec le diabète de type 1 depuis six ans maintenant.

La jeune dame avoue qu’elle était déjà une supportrice de Domi, même si elle ne l’avait jamais vu en personne avant mardi. Après coup, son admiration pour l’attaquant du CH semblait avoir décuplé, surtout qu’elle disait en avoir appris sur sa vie au quotidien avec la maladie, notamment sur la prise en charge du taux de sucre.

« Tout ce qu’il dit, c’est juste l’espoir. C’est tellement beau comment il donne son énergie à tout le monde, comment il propage son message. C’est sincèrement incroyable. Juste le fait qu’il vienne ici aujourd’hui avec un horaire sûrement très complet, ça montre à quel point il est une bonne personne », témoigne-t-elle après l’événement.

L’influence de Bobby Clarke

Laurie et les 12 autres jeunes ont entendu Domi parler du moment où il a appris la nouvelle, de sa vie au quotidien depuis ce jour, du rôle que ses parents ont joué, de l’importance de la période de 24 heures qui précède chaque match, de l’influence de Bobby Clarke, une ancienne légende des Flyers de Philadelphie durant les années 1970 qui, comme lui, a joué dans la Ligue nationale (LNH) avec ce même handicap.

Surtout, ils l’ont entendu dire qu’il n’y a aucune raison de se laisser abattre et de ne pas réaliser ses rêves, peu importe lequel.

« Il y a peu de choses que vous ne pouvez pas faire à cause du diabète de type 1. J’en suis la preuve vivante », déclare Domi, qui prenait part à une activité visant à promouvoir la Marche pour la guérison du diabète de la Fondation de la recherche sur le diabète juvénile (FRDJ), à laquelle il participera le 9 juin prochain à Laval.

« Vous pouvez accomplir tout ce que vous désirez. Il s’agit de vous fixer des buts, car c’est l’un des outils les plus importants dans la vie, en général, et de prendre les choses une journée à la fois, étape par étape. Si vous y mettez la volonté, le temps et l’effort et que vous persévérez, vous allez réussir à atteindre vos buts », ajoute celui qui a rédigé un livre sur sa bataille avec le diabète de type 1 qui paraîtra en octobre.

Selon Domi, Clarke est celui qui lui a fait réaliser que son rêve de jouer dans la LNH n’était pas inatteignable.

« M. Clarke a consacré 30 secondes de l’une de ses journées pour nous saluer, mes coéquipiers et moi, quand je jouais à Whitby [en Ontario] et que j’avais 13 ans. Ç’a changé ma vie », raconte Domi.

À partir de ce jour, sachant qu’il y était arrivé, je savais que j’allais y arriver. J’allais réaliser mon rêve de jouer dans la LNH. Il a de l’avance sur moi, car il a gagné la Coupe Stanley, et c’est l’objectif. Il a mis la barre haut, ce sont de grandes chaussures à remplir. Et comme il l’a fait pour moi, je veux donner aux jeunes, même si ça ne représente qu’une infime fraction de ce qu’il a fait pour moi.

 Max Domi, attaquant du Canadien de Montréal

Tout au long de sa rencontre avec les 13 jeunes, Domi s’est ouvert comme s’il s’était trouvé entre amis intimes. Mais ce qui semblait être une seconde nature mardi ne l’a pas toujours été.

« Lorsque j’étais vraiment jeune, je voulais être normal, et j’ai gardé tout ça en dedans. Ça m’a causé plus de stress, plus d’émoi. J’ai décidé de m’ouvrir et j’ai réalisé que plus les gens en savaient à ce sujet, plus ils étaient informés, plus ça rendait ma vie facile, confie-t-il.

« Je viens de finir un livre qui relate mon aventure, il y a eu beaucoup d’apprentissages. Mais vous savez quoi, les choses arrivent pour une raison, et je suis chanceux de pouvoir partager mon histoire et essayer de faire une différence dans la communauté. »

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